Protocoles

Né avec l’art conceptuel, le protocole artistique est inspiré des protocoles scientifiques. C’est un ensemble de règles donné par un artiste à un groupe de personnes pour réaliser son œuvre. C’est le mode d’emploi de réalisation de l’œuvre.
L’association plus vite est depuis toujours sensible aux protocoles artistiques, notamment parce qu’ils sont inclusifs. Le protocole invite le public à participer à la création de l’œuvre d’un·e artiste.

En 2021, plus vite lançait un appel à projets auprès des artistes pour faire l'acquisition d'une œuvre protocolaire. L'appel à projets proposait à un·e artiste ou collectif d’artistes de concevoir une œuvre d’art temporaire et réactivable dans l’espace public. Les critères de sélection de l’œuvre protocolaire étaient les suivants :

  • S’inscrire facilement dans l’espace public (notamment de communes rurales) et s’adapter à différents sites.
  • Pouvoir être activée par des groupes de personnes non-professionnelles.
  • Être d’une appropriation et d’une activation simple.

Le jury de sélection a choisi l'œuvre protocolaire intitulée Le poème des seuils des artistes Olivier Cyganek et Julie Poulain.

Le poème des seuils, c'est une œuvre protocolaire in-situ dédiée aux communautés formées par les habitants des communes investies.
Elle commence par un inventaire réalisé tel une performance consistant à aller à la rencontre des habitants pour leur demander de confier à celles et ceux en charge de la réalisation du protocole, le titre d’une chanson. Cette collecte permet d’être à la fois dans un rapport intime avec les habitants et en même temps dans le commun. Car que nous y soyons plus ou moins sensible nous écoutons tous ou avons tous écouté de la musique, dans notre enfance, pour faire la fête, au cinéma... La musique a ce pouvoir propre à l’art, de convoquer des souvenirs, d’exprimer des sentiments forts, comme celui de réunir, de rassembler.
À partir de cette liste, une série de rideaux porteurs de «messages personnels» sera réalisée. Installés et disséminés au seuil des maisons, ils donneront à voir leurs messages dans l’espace public. Ces installations s’activeront lorsque les pas de portes seront franchis.
L’idée est de faire apparaître à l’extérieur, dans l’espace public quelque chose d’intime ou tout du moins de « propre » à celles et ceux qui sont à « l’intérieur », qui habitent le bâtiment, la maison. De plus, le détournement du noren dans notre installation rajoute un geste symbolique à celui de franchir une porte pour entrer dans la maison : celui, en le traversant, d’être touché, caressé par des mots.
OPJ Cyganek & Julie Poulain